~ GONNA MAKE THIS PLACE YOUR HOME ~
mars 2014, bordeaux, france. «
Comment ça, on part vivre en Amérique ? » La voix au bout du téléphone débitait des informations que Louise avait du mal à suivre. Elle s'arrêta au milieu des marches, le téléphone toujours collé à l'oreille. «
Comment ça, maman a signé les papiers du divorce ?! Pourquoi je suis la dernière à être au courant que papa et maman comptent divorcer ? » Louise secoue la tête. «
Je sais que j'ai été dernièrement occupée avec les préparatifs du mariage mais... » Elle ferme les yeux, se mord la lèvre. Elle ne veut pas penser que son prince vient de la lâcher sans prévenir, brisant leurs fiançailles et leur beau conte de fées. «
Daniel et moi avons rompu. » murmure-t-elle à son interlocuteur. Une larme perle sur sa joue alors qu'elle avoue à voix haute ce qui la détruit à petit feu. Au bout du fil, plus personne ne parle. Le silence s'installe alors que les larmes coulent sur les joues de Louise. Finalement, une voix murmure à son oreille. «
Ne t'inquiète pas Loulou, ça va aller. Tout va s'arranger, je te le promets. »
octobre 2010, bordeaux, france. Les foulées s'enchaînent, le vent courent dans les cheveux bruns de Louise. Le souffle court, elle finit par s'arrêter, les mains sur les cuisses. Elle tente de reprendre son souffle après cette course matinale. Concentrée sur sa respiration, elle ne l'entend pas arriver. Le jeune femme l'enveloppe de ses bras et dépose un baiser sur sa joue. «
Daniel ! Qu'est-ce que tu fais là ? » Ils n'étaient pas censés se retrouver avant le soir même, chez lui. Quels étaient les chances de le croiser dans un parc bordelais alors qu'elle faisait un footing ? Daniel retourna Louise vers lui, le visage fermé. «
Mes parents sont arrivés plus tôt que prévus. Ils t'attendent chez moi. » De la tête, il indiqua sa voiture noire aux vitres teintées garée un peu plus bas, les attendant. «
Comment est-ce possible ? » La brune écarquilla les yeux, pas prête à ce qui venait de lui tomber dessus. Il l'attrapa par le bras et l'amena vers la voiture. «
Attends, Daniel ! Je ne peux pas rencontrer tes parents comme ça ! » Elle désigna sa tenue, son front ruisselant. L'homme lui sourit, une lueur amoureuse dans le regard. «
Tu es parfaite, Louise. Ils vont t'adorer, crois-moi. » Elle secoua la tête, arrêtant ses pas. «
Non Daniel, je ne peux pas rencontrer des membres de la famille princière de Monaco dans cette tenue ! » Un sourire orna son visage alors qu'il déposait un baiser sur le front de sa copine. «
Ne t'inquiète pas, on va faire un détour chez toi d'abord. » la rassura-t-il avec un clin d'oeil.
février 2007, bordeaux, france. «
Julien ! » Louise remonte le couloir en courant, bousculant quelques personnes au passage. Elle a l'esprit embrouillé, pensant qu'à son jumeau, allongé dans une de ces chambres qu'elle dépasse.
102, 103, 104... 105. Elle s'arrête devant la porte et sans hésiter une seconde de plus, elle pénètre à l'intérieur de la pièce. «
Oh Dieu merci, tu n'as rien ! » Le jeune homme est habillé d'une simple blouse blanche à fleur bleue, couché dans un lit d'hôpital et relié à plusieurs poches de produits médicaux par des tuyaux. A l'arrivée de sa soeur, il sourit, levant son bras droit. «
Facile à dire, ce n'est pas toi qui est piqué de partout ! » Elle sourit, laisse échapper un léger rire, soulagé. Toute la peur, l'angoisse, qu'elle avait accumulé sur le chemin s'envola soudainement. Elle se jeta sur son frère, l'enveloppant délicatement de ses bras. «
Julien, j'ai eu si peur si tu savais ! » Il lui rendit son étreinte, grimaçant sous la douleur. «
Je pense que je suis celui qui a eu le plus peur, Loulou. » Un accident de voiture, voilà ce qui est arrivé à Julien. Une saleté de chauffard à moitié ivre, pour ne pas dire complètement, qui avait foncé dans la voiture du jeune homme. Heureusement pour lui, il y a eu plus de peur que de mal. Mais dans le regard de son jumeau, Louise peut voir une lueur qui n'était pas là avant. Etait-ce de la peur ? De la douleur ? La jeune femme attrapa la main de son frère, lui souriant tendrement. «
Ne t'inquiète pas Juju, ça va aller. Tout va s'arranger, je te le promets. »